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Le député Mohamed Laqhila sort de sa réserve pour combattre l’abstention devant le péril
extrémiste.

« Jamais je n’aurais pensé devoir prendre la plume au sujet de ce que je croyais jusqu’alors
être une évidence.
Devant les prévisions de score pour les régionales et départementales du Rassemblement
National, que je continue d’appeler Front National car ne nous y méprenons pas, ce sont les
deux faces d’une même pièce, il est temps de rappeler l’essence même de notre nation.
Les fruits de la démocratie ne peuvent nous mener au nationalisme autoritaire.
Malgré la fascination française pour l’affrontement perpétuel sur chaque chose, la
démocratie, avec ses myriades de partis convoitant le pouvoir et ses jeux d’alternances,
repose sur des institutions libérales accessibles et partagées qui ont su imposer la paix, la
protection sociale et la redistribution des richesses.

Les batailles politiques qui se font désormais sur le champ culturel, laissent place aux « grands
mensonges » du RN/FN. Les changements économiques et sociétaux rendent certains de nos
compatriotes nostalgiques d’une époque passée qu’ils imaginent pouvoir retrouver grâce à un
nationalisme dévoyé par l’extrémisme.
Ils se trompent bien sûr, l’essence même du nationalisme par l’imposition autoritaire de son
idéologie, détruira notre constitution, mettra en place des mécanismes de contrôle de nos
institutions et se hissera pour longtemps aux commandes de la destinée de notre pays pour
le seul prestige des membres du parti RN/FN. La confrontation politique, la diversité culturelle
et même la liberté économique seront éliminées.

Vous regrettez que l’opportunisme remplace les convictions ? Vous vous écartez des urnes ?
Par cela vous vous jetez dans les bras de ceux qui brandissent la nation comme une arme au
lieu de choisir une nation garante de nos droits. C’est notre promesse républicaine de liberté
et de justice, ne la compromettez pas par un vote des extrêmes, promesse d’abîmes.
Ne pas appeler à voter pour les démocrates revient à supposer que l’abstention ou le vote
pour le RN/FN est une possibilité que l’on admet. De toutes vos forces refusez ce pacte ; de
toutes vos forces opposez-vous à ce poison nommé Mariani.

Jacques Chirac en a fait son testament politique : « Ne composez jamais avec l’extrémisme, le
racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre. Dans notre histoire, l’extrémisme a déjà failli
nous conduire à l’abîme. C’est un poison. »

Les années de démocratie ont apporté un bien-être physique et matériel où, paradoxalement
les gens se sentent en profonde insécurité. Efforçons-nous de garder à l’esprit les mécanismes
trompeurs qui se cachent derrière l’intérêt toujours plus important pour la sécurité qu’étalent
la droite extrême et l’extrême droite. Les formules chocs et les prises de position ultra
sécuritaire de Monsieur Mariani ne remplaceront pas l’attractivité et le rayonnement de notre
Région que nous avons su créer. Ériger un « plan bouclier » par exemple, qui consiste
uniquement à financer les polices municipales pour mettre un « flic » derrière chaque lycéen
s’inscrit bien dans les seules solutions répressives du RN alors même que la Région est
porteuse d’espérance en matière d’éducation et de formation, seules garantes de la paix
sociale.
Je l’affirme une nouvelle fois, la sécurité est notre droit à tous et il est du devoir de l’État de
le garantir. Or ce qui est prôné par monsieur Mariani et ses partisans dépasse les compétences
de la Région, dépasse même la Constitution car s’inscrit en opposition avec l’un des
fondements de notre démocratie : la liberté.
Sans oublier qu’au-delà des promesses avancées, la question du financement de ces mesures
n’est jamais précisée et ne pourra se faire qu’au détriment de l’inclusion en vue de « faire
nation ».

Cette nécessité croissante de sécurité doit en réalité nous mener à penser la sécurité
autrement : une sécurité responsable et respectueuse des libertés démocratiques.
L’insécurité n’est pas une fatalité. Nos actions doivent se concentrer dans des mesures
ambitieuses et structurées. Depuis plusieurs années, attentif aux préoccupations de la
population je me prononce avec succès en faveur d’une augmentation des moyens humains
et financiers dont disposent nos forces de l’ordre, mais au niveau de l’État, c’est un fait.

Donner les moyens du développement, de la création d’emplois, des transports, des
aménagements urbains, des conditions d’apprentissage du savoir, de la création
d’entreprises, là est notre projet, sur ces fondements réside notre philosophie.
Nous nous opposons par cela à la restriction de nos libertés et au repli sur soi promis par des
nationalistes autoritaires. »

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