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J’ai toujours été pour le progrès, qu’il soit scientifique ou technologique, pourvu qu’il apporte un enrichissement à la condition humaine. Il est intéressant de constater qu’aujourd’hui toutes les strates de réglementations convergent vers des objectifs communs de sécurité. Dans ce contexte l’application STOP-COVID, proposée par le Gouvernement, est bien dans l’air du temps. Il n’en demeure pas moins que notre appétence à « libérer les technologies du XXIe siècle » efface durablement du fronton de nos mairies, ce qui pour moi est le fondement de notre République, le mot LIBERTÉ.

Les nouvelles générations ne verront peut-être pas les dangers d’une nouvelle application, je dirais une de plus, habitués, conditionnés, au réflexe de solutions numériques à chaque problème de leur vie. C’est une position pragmatique et je ne combattrai pas une application qui sur le fond veut donner toutes les chances d’un déconfinement dans les meilleures conditions. Ce projet de traçage numérique de nos vies est difficilement attaquable sur le fond puisque conçu pour sauver des vies.

Je m’élève aujourd’hui contre l’absence de mise en perspective des possibilités liberticides de telles applications.

La définition donnée de « participer à la protection de la vie des autres et empêcher la mise en danger « involontaire » d’autrui », héroïse les uns, culpabilise les autres et réveille en moi un réflexe de méfiance.

La dualité liberté VS sécurité a toujours été l’objet d’un savant ajustement pour que les deux coexistent. La leçon première de la crise sanitaire que nous vivons est la prédominance de notre peur face à la mort. C’est cette peur qui risque d’annihiler le libre-arbitre et empêche selon moi d’avoir un avis éclairé.

La recherche de sécurité a toujours été l’une des quêtes essentielles de l’humanité mais n’avait jamais autant pris le pas sur tout le reste. La généralisation de moyens de contrôle de notre intime, dont STOP-COVID est la première d’État, doit toujours répondre à un besoin impérieux, une absolue necessité. Je ne juge pas l’outil, bien qu’il y ait de nombreuses réserves, je dénonce l’aliénation consentante de l’humanité aux outils et je refuse de m’y résoudre.

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