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La CGT, fidèle à ses origines, à la charte d’Amiens de 1906, héritière des valeurs humanistes et internationalistes qui ont présidé à sa constitution, considérant la pleine validité des principes d’indépendance, de démocratie, de respect mutuel et de cohésion contenus dans le préambule des statuts de 1936, défend les intérêts de tous les salariés, en tout temps et en tous lieux

J’adhère à ces valeurs universelles qui fondent notre humanité au sein de notre démocratie.

Pourtant je tiens à m’exprimer sur les violences commises par des militants de la CGT Gardanne que je juge inadmissibles et indignes de notre démocratie.

 Sur le fond d’abord, j’entends les craintes des membres de la CGT Gardanne quant à la perte d’emplois face à la fermeture de la centrale à charbon, et j’avais d’ailleurs exprimé dans l’hémicycle mon tiraillement entre les enjeux écologiques d’une part et la nécessité de préserver des emplois et des familles de l’autre. 

Et c’est dans ce sens que le Gouvernement s’est engagé à accompagner dans le temps cette fermeture, car malgré l’urgence environnementale qui appelle pourtant des changements radicaux, notre majorité a préféré étaler et accompagner cette fermeture de façon progressive jusqu’en 2022. 

A l’heure où des centaines de milliers de nos concitoyens marchent pour le climat, cette solution de compromis semble raisonnable pour tous. 

Sur la forme maintenant : sous couvert de liberté syndicale, certains utilisent l’intimidation, l’envahissement de réunion et appellent à la violence notamment via les réseaux sociaux. Ces agissements sont comparables en tous points, n’ayons pas peur des mots, à ceux de groupuscules extrémistes violents !  

La liberté d’expression est pour moi au fondement de toutes les libertés. 

Mais quelle opinion, quelle expression porte-t-on lorsqu’on occupe illégalement un bâtiment, que l’on saccage une salle, qu’on menace verbalement et physiquement les organisateurs d’une réunion publique, lorsqu’on traumatise une assemblée venue débattre sereinement ? 

Mieux, aujourd’hui en 2019, le responsable d’une antenne syndicale aussi renommée que la CGT n’hésite pas à recourir à des manœuvres qui tendent manifestement vers des dérives racistes.

Une de nos plus vénérables institutions démocratiques se retrouvent à scander en chœur des termes qui renvoient à un mécanisme basique de déshumanisation (LAQHILA ….tête de rat) ; on préfère tronquer aux valeurs républicaines des caricatures avilissantes.

Le rapprochement entre ma personne et le rat – s’apparente à un procédé très prisé des idéologies extrêmes : l’ANIMALISATION.
Lorsque l’on me compare à un rongeur, on ne m’injurie pas simplement, on renie ma qualité d’être humain. C’est l’instrument privilégié de nos heures les plus sombres, l’outil de justification de l’injustifiable.

J’ai conscience que les personnes qui reprennent ces chants en chœur ne maîtrisent pas ces métaphores et leurs implications. Les meneurs qui les haranguent OUI … tout comme ils savent se présenter en martyrs.

Ne nous trompons pas ; ce ne sont pas ceux qui menacent, qui intimident, qui contraignent…qui sont les « victimes » et il est indispensable de prévenir des dérives contre lesquelles ces mêmes personnes entendent faire front.

Avouez que pour des défenseurs des Droits des travailleurs et par extension de l’Homme, une telle méprise est malheureuse … Ils alimentent de fait un engrenage des extrémismes, funeste à notre modèle démocratique, car par de tels propos le respect vole en éclat et le système sombre dans la barbarie des actes.

Il n’y a rien de syndicaliste à compromettre le débat d’idées en s’arrogeant le droit de déloger et de menacer des personnes engagées à faire bouger les choses, il n’y a rien de syndicaliste non plus à confisquer l’humanité d’autrui sous prétexte d’une injustice à laquelle chacun tente de remédier.

Le syndicalisme prend fin quand il recourt à la violence. Quand il contraint il n’est ni innocent ni légitime.

Je suis conscient de la difficulté à trouver la solution qui répondra à toutes les attentes, il nous faut être juste, prendre en compte toutes les retombées ce qui n’est pas toujours chose facile. Cependant, Les injures, les violences et l’intimidation sont punis par la loi et ne doivent en aucun cas être tolérés et devenir anodines.

 Que les représentants de cette antenne locale s’honorent à revêtir la tenue et l’état d’esprit d’un véritable syndicat plutôt que de fouler aux pieds toutes les valeurs démocratiques qui nous érigent en société.

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